Horizon : Le Mag' de Tirawa

Le Mag' de Tirawa : Carnet de voyage - Trésors d'Ethiopie

Trésors d'Ethiopie

Trésors d'Ethiopie écrit par Julien ERSTER :  Le Mag' de Tirawa

Carnet de voyage rédigé par Julien ERSTER

Trésors d'Ethiopie

- Trésors d'Ethiopie -

Éthiopie, Afrique

Bienvenue dans l'un des environnements les plus hostiles de la planète ! Un périple dans la dépression du Danakil  pour approcher les volcans Dallol et Erta Ale n'est pas un voyage tout à fait ordinaire ! Nous entrons ici dans une contrée particulièrement isolée, c'est une véritable expédition en 4x4 nécessitant une logistique bien rodée et des chauffeurs connaissant bien le parcours. Il est indispensable d'avoir un véhicule de secours supplémentaire, des réserves d'eau, de nourriture et de carburant, suffisantes pour plusieurs jours. Proximité de la frontière avec l'Erythrée oblige, nous devons nous adjoindre les services de policiers et militaires pour les 3 prochains jours... En piste ! Caravanes de sel au DallolCaravanes de sel au DallolC'est à partir de la bourgade de Wuckro sur les hauts plateaux du Tigray, à presque 2500 m d'altitude, que nous basculons soudainement dans ce désert hostile, en territoire afar. C'est un changement total de décor et d'ambiance ! Le long d'une incroyable piste poussiéreuse et en travaux (pour encore quelques années), des centaines d'ouvriers de la route et des dizaines de bulldozers s'affèrent à rendre l'axe praticable aux camions. Certains tronçons sont déjà goudronnés mais le chantier est vraiment titanesque... Pour la petite histoire, c'est en 2009 que le gouvernement éthiopien a accordé des droits d'exploitation de potasse à des compagnies étrangères. Il était donc devenu rapidement indispensable d'améliorer l'acheminement du précieux minerai sur la capitale. Plus tard, après un contrôle auprès des autorités afars au village de Bere Ale, nous poursuivons alors au coeur de paysages désolés sous le niveau de la mer, jusqu'au village perdu d'Ahmedila, là où vivent les travailleurs du sel. Jeune fille AfarJeune fille AfarRégion du DallolRégion du DallolNous croisons en chemin nos premières caravanes de dromadaires (plusieurs centaines) chargées de sel qui traversent le village avant de poursuivre leur lente ascension à travers les oueds, les pistes rocailleuses, les cols et les vallées, en direction des hauts plateaux d'Ethiopie plus à l'ouest. Sur la piste du DallolSur la piste du DallolCaravane de sel sur la route du DallolCaravane de sel sur la route du DallolLa journée est déjà bien entamée, nous installons notre bivouac à proximité des huttes afar faites à partir de branchages et recouvertes de nattes tressées par les femmes. Village d'AhmedilaVillage d'AhmedilaPoint de tente à monter dans le Danakil, il fait trop chaud, les locaux nous mettent à disposition des lits en bois avec un sommier en palmier tressé, où l'on ajoute un matelas mousse pour plus de confort. Notre campement à AhmedilaNotre campement à AhmedilaAprès le dîner, nous passons la nuit la tête sous les étoiles. La température a heureusement bien chuté, idéal pour rejoindre les bras de Morphée.

 

Volcan Dallol (-100 m). Dès le lever du soleil, il fait déjà assez chaud. Les caravanes de sel ont repris leur avancée pour profiter de la " fraîcheur " matinale. Caravane de selCaravane de selCaravane de selCaravane de selA travers les pans de sel asséchés à la luminosité éclatante (lunettes de soleil totalement indispensable !), nous roulons une petite heure sur une piste jusqu'au site volcanique du Dallol, non loin de la frontière avec l'Érythrée. Piste en direction du DallolPiste en direction du DallolPiste en direction du DallolPiste en direction du DallolMontée au DallolMontée au DallolFormation de sel au DallolFormation de sel au Dallol

Volcan Dallol (-100 m). Dès le lever du soleil, il fait déjà assez chaud. Les caravanes de sel ont repris leur avancée pour profiter de la " fraîcheur " matinale. Caravane de selCaravane de selCaravane de selCaravane de selA travers les pans de sel asséchés à la luminosité éclatante (lunettes de soleil totalement indispensable !), nous roulons une petite heure sur une piste jusqu'au site volcanique du Dallol, non loin de la frontière avec l'Érythrée. Piste en direction du DallolPiste en direction du DallolPiste en direction du DallolPiste en direction du DallolMontée au DallolMontée au DallolFormation de sel au DallolFormation de sel au DallolSitué à 100 mètres sous le niveau de la mer, au milieu d'un désert de sel, il constitue l'une des régions les plus chaudes de la planète (les températures de plus de 50°C sont courantes). Cette importante zone volcanique se caractérise par une forte activité, avec l'émission continue de fumerolles. Les gaz ont dû traverser une importante couche de sel et de potasse avant de parvenir à l'air libre ; les dépôts ayant formé d'énormes concrétions jaunes, orange et ocre dont certaines de plusieurs mètres de haut. Très peu visité jusqu'à présent, le site que nous atteignons, après seulement 15-20 minutes de marche, est à couper le souffle ! Avec cette palette de couleurs chatoyantes et ces vasques d'acide, ce décor a des allures totalement irréelles ! DallolDallolDallolDallolDallolDallolDallolDallolDallol, notre jeune guide AfarNotre guide Afar En continuant notre piste dans cette région aride de l'Afar, nous nous rendons au Canyon de sel abritant de fantastiques formations de sel en colonnes. Piste pour le canyon de selPiste pour le canyon de selPiste pour le canyon de selPiste pour le canyon de selRandonnée dans le canyon de selRandonnée dans le canyon de selRetour sur Ahmedila et en chemin, découverte d'immenses gisements de sel, dont certains atteignent deux kilomètres d'épaisseur. Nous avons de la chance, nous assistons au découpage des briques de sel réalisés par les Afars qui sont ensuite chargés sur les dromadaires par les Tigréens. Par la même piste, retour au campement à Ahmedila pour y passer la nuit. Demain s'annonce aussi être une belle journée, nous allons découvrir le volcan-bouclier Erta Ale, site volcanique exceptionnel mais difficile d'accès.

 

Volcan Erta Ale (613 m)

A travers un terrain alternant sable et roches volcaniques, nous prenons cette fois-ci une piste vers le sud pour rejoindre le célèbre Erta Ale, signifiant " montagne fumante ", en langue afar. A 613 m d'altitude, il trône au milieu de l'un des déserts les plus inhospitaliers de la planète : le Danakil. Il y a eu de fortes pluies ces derniers jours, les nombreuses traversées à gué de cours d'eau temporaires ne sont pas toujours facile à négocier et nécessitent quelques détours non prévues.Nos 4x4 sur la piste en direction du Erta AleNos 4x4 sur la piste en direction du Erta AleNotre 4x4 Toyota LandrcruiserNotre 4x4 Toyota LandcruiserTout comme le Dallol, nous devons là aussi nous faire enregistrer auprès des autorités locales au hameau de Kursewad. Il s'agit ni plus ni moins que d'un généreux mais indispensable bakchich à transmettre au vénéré chef du village pour avoir le droit d'accéder au volcan ! La dernière portion de piste traversant un champ de lave volcanique solidifié est très chaotique. En fin d'après-midi, nous arrivons un peu " cassé " au camp de base d'Askoma, à 150 m d'altitude : repos et dîner tôt avant d'entreprendre notre marche nocturne. Camp de base du Erta AleCamp de base du Erta AlePréparation du dîner avant l'avant l'ascensionPréparation du dîner avant l'ascensionC'est au coucher du soleil, lorsque la température décline, que nous démarrons notre ascension du volcan, accompagnés d'un valeureux dromadaire pour le portage de l'eau, de la nourriture et du matériel pour la nuit (sac de couchage, matelas...). A la lueur de nos lampes frontales, sur un terrain sablonneux qui laisse place à des coulées de lave solidifiées parfois drapées, la montée sur les pentes sud-ouest du massif est très progressive et ne présente aucune difficulté. Après environ 3h de marche et 450 m de dénivelé, nous installons notre bivouac au camp supérieur, situé au bord de la caldeira. Le sommet du volcan est occupé par une grande caldeira ovale de 1,8 km de diamètre, remplie par de nombreuses coulées basaltiques récentes. Cette dernière abrite également deux cratères-puits circulaires, occupés par un ou deux lacs de lave en fusion. A coeur de la nuit, dans une ambiance indescriptible, descente courte mais raide dans la caldeira et observation de la lave rougeoyante incandescente, de fontaines jaillissantes. Nous avons la chance d'être seul, pas d'autres "farenji" (comprendre "étranger") à l'horizon. Erta Ale et son lac de lave en fusion...Erta Ale et son lac de lave en fusionErta Ale et son lac de lave en fusion...Erta Ale et son lac de lave en fusionErta Ale et son lac de lave en fusion...Erta Ale et son lac de lave en fusionA la fois attirant et "effrayant", nous sommes aux premières loges d'un spectacle naturel saisissant dans les entrailles de la Terre. Selon mon guide, ce phénomène doit sa rareté à la nécessité d'un équilibre permanent entre l'apport et la perte de chaleur, entre l'alimentation et la vidange du magma. Des images plein la tête, il est temps pour nous de remonter rapidement sur le bord de la caldeira et de passer le reste de la nuit au camp, sous un ciel magnifiquement étoilé ! Après une courte nuit, réveil matinal afin de profiter du lever de soleil sur le lac de lave en fusion et la caldeira de l'Erta Ale. C'est là encore un moment privilégié pour observer l'activité éruptive de cette "montagne fumante". Il n'est étudié que depuis 1967 du fait de sa situation particulièrement isolée. A la fraîche, nous descendons par le même sentier que la veille jusqu'au camp de base où nous attendent les 4x4, chauffeurs et cuisinier. Descente du Erta Ale, sur un terrain volcaniqueDescente du Erta Ale sur un terrain volcaniqueAprès un solide petit-déjeuner, nous reprenons la piste et retournons jusqu'à Ahmedila. Dernière soirée "sous le niveau de la mer" avant de retrouver les hauts plateaux du Tigray pour de nouvelles aventures.

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