Horizon : Le Mag' de Tirawa

Le Mag' de Tirawa : Carnet de voyage - Le Tibet avec Trek Mag

Le Tibet avec Trek Mag

Le Tibet avec Trek Mag écrit par Robert DOMPNIER :  Le Mag' de Tirawa

Carnet de voyage rédigé par Robert DOMPNIER

Le Tibet avec Trek Mag

- Le Tibet avec Trek Mag -

Tibet, Asie Pacifique

En route pour Gyantsé Nous quittons Lhassa et jetons un dernier regard au majestueux Potala. La route doit nous conduire jusqu'à Gyantsé en passant par deux cols, le Kamba La et le Karo La. Apres avoir traversé la Yarlung Tsangpo, qui deviendra bientôt Brahmapoutre, nous arrivons au premier col.

 

Le lac Yamdrok, scorpion bleu entouré de montagnes ocre et de quelques hauts sommets enneigés que l'on devine au loin à la frontière du Bhoutan, étire ses eaux sur près de 1000 km². Du Kamba La, il apparaît grandiose et fait écho au ciel bleu de cette journée qui va nous mener encore un peu plus loin dans la région du Tibet Central. Après avoir longé ses rives parfois blanchies par le sel, nos 4X4 s'élèvent vers le Karo La, perché à 5000 m et surplombé par le glacier étincelant du Netse Kangsang (7191 m), qui vient presque lécher les étals des commerçants tibétains installés là. Ces derniers nous attendent de pied ferme ; après avoir marchandé quelques curiosités de cette contrée lointaine, nous rencontrons des femmes aux visages fins et coiffures soignées, la laine colorée entrelacée dans leurs nattes noires étant, semble-t-il, un élément incontournable des canons de beauté tibétaine...

 

Après le col, des paysages désertiques et pelés aux tons ocre nous attendent, avant que la plaine fertile de Gyantsé n'apporte une touche verte dans cette immensité brune. Le fort qui domine la vieille ville, partiellement détruit par les Anglais en 1904, dialogue avec le monastère accolé à la colline d'en face et enserré dans des fortifications aux briques rouges surmontées d'un liseré blanc... En route pour Gyantsé La gompa renferme de vrais trésors datant du XVe, miraculeusement épargnés par les siècles : statues monumentales alignées contre les murs et déployant leurs mains élégantes en différents mudras, rayonnages de livres tout de guinguois comprenant les volumes du Kanjur et du Tengyur, feuillets libres traditionnellement retenus entre deux planches de bois et entourés d'étoffes jaunes ou rouges, les deux couleurs monastiques sacrées... Une des salles abrite les statues des Dhyani-Bouddhas, jaune, rouge, bleu et vert, patinées par le temps et finement travaillées. Au centre se dresse le blanc Vairocana. Les pèlerins laissent des barrettes, bracelets et autres stylos sur les piliers de bois massifs en guise d'exvotos. Le groupe a déjà quitté le temple quand un des moines accepte de m'ouvrir de nouveau la dernière salle, un large sourire aux lèvres. Tant de trésors intacts me poussent à m'attarder, de même que l'atmosphère paisible qui règne ici en cette fin d'après-midi. En route pour Gyantsé Dernier coup d'oeil au gong et je sors, traverse une grande place où se dresse un grand mât de drapeaux à prières qui part à l'assaut du ciel, avant de monter au faîte du Kumbum, chorten hexagonal à sept étages abritant 108 chapelles, toutes différentes. C'est un bâtiment exceptionnel recélant des peintures et statues qui attendent le pèlerin ou le voyageur, tapies dans l'ombre de leur cachette, depuis les temps anciens. En route pour GyantséAu sommet, la vue porte à 360° sur la plaine de Gyantsé, le village, la gompa et le fort, éclairés divinement par les derniers rayons du soleil. Il faut savourer ce moment hors du temps et remercier Bouddha d'avoir préservé cet héritage culturel qui nous plonge dans l'âge d'or du bouddhisme tibétain. Combien de temps ces merveilles seront-elles encore là ?En route pour Gyantsé Les paysages de cette journée ensoleillée nous ont comblés. Malheureusement, une nouvelle déception (après l'absence de Jean-Marc) nous attend ce soir. Les Chinois viennent de nous retirer l'autorisation d'aller jusqu'aux camps de base avancés de l'Everest et du Cho Oyu. Raison : des "zozos" sont allés planter récemment un drapeau tibétain sur un sommet proche de l'Everest. Résultat, tout le monde est énervé et, pour nous punir de cette "mauvaise action occidentale", la police chinoise fait table-rase de tous les permis en cours... A nous de payer l'addition ! Aller planter un drapeau ? Est-ce, à ce jour, la meilleure façon d'aider le Tibet et le peuple tibétain ? On peut se poser la question... Quoiqu'il en soit, aucune négociation n'est possible avec la Chine. Il faut donc que, en dernière minute, nous trouvions un itinéraire de remplacement en relation avec mes collègues de Tirawa et le directeur de notre agence à Lhassa... En route pour Gyantsé

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